L'impact d'une intervention sur le système fourrager

Cohérence avec le système fourrager

Après le diagnostic et l'analyse parcellaire, deux types de situation nécessitant des interventions peuvent se présenter.

La végétation est peu dégradée, la prairie peut facilement se récupérer et une amélioration par des méthodes douces suffit (fertilisation azotée, désherbage, chaulage, cloisonnement...).
Ces méthodes sont peu coûteuses, modifient lentement l'équilibre de la prairie et la production fourragère. Elles ont peu de répercussion sur le système fourrager global. On peut les conseiller très facilement, sans exigences particulières, pour peu qu'elles soient en cohérence avec l'objectif de production de la parcelle.

La végétation est très dégradée, la prairie produit peu.
Le ressemis (rénovation avec ou sans labour) de la prairie s'impose pour remettre la prairie en état ou améliorer la production fourragère (en quantité et en qualité). Cette voie plus coûteuse modifie fortement la prairie. Elle ne concerne en général qu'une partie réduite des prairies, sous peine de bouleverser le système fourrager. En effet, si les surfaces concernées par ce type d'intervention sont importantes, la rupture de production produite par la destruction des prairies avant semis, puis l'augmentation de la production obtenue ensuite, vont perturber l'équilibre initial du système fourrager.

Il faut s'assurer que l'amélioration envisagée répond à un déficit et correspond bien à l'évolution souhaitée du système fourrager.

De façon générale, l'amélioration de la production fourragère par rénovation conduit à l'optimisation du système fourrager sans le bouleverser en permettant de :

Si l'élevage est en phase d'accroissement de cheptel sans extension de surface, le supplément fourrager qu'apporte l'amélioration par rénovation est bienvenu et nécessaire.

Dans d'autres cas, cette amélioration permet de nourrir le même troupeau avec moins de surface et de libérer des terres reconverties en culture de vente. Dans ces cas, la rénovation des prairies par des méthodes rapides se justifie complètement. Même si ce schéma est aujourd'hui plus difficile à mettre en œuvre du fait des surfaces de cultures de ventes de plus en plus contrôlées.

Inversement de nombreux éleveurs voient leur volume de production limité alors que des terres se libèrent autour d'eux. Le choix se pose alors entre l'agrandissement sur de nouvelles surfaces ou l'amélioration des prairies actuelles. L'intérêt de la rénovation doit être analysé de façon plus précise dans ce contexte.

Réfléchir à l'exploitation de la parcelle

Avant de mettre en œuvre les méthodes d'amélioration rapides et coûteuses (rénovation, assainissement), il faut analyser comment ce nouveau capital peut être exploité au mieux par l'éleveur : il est inutile de modifier l'état d'une prairie, s'il n'y a pas volonté ou possibilité de valoriser ce nouveau capital de production d'herbe :

Il faut également prendre en compte l'interruption momentanée de la production de la prairie en cas de rénovation. Cette interruption est limitée lorsque les travaux de rénovation sont effectués en automne, où l'on ne perd guère que la repousse d'automne. Elle est plus importante au printemps car la production de l'année est réduite de moitié. Il faut aussi tabler sur un décalage de production de 20 à 25 % en première année d'exploitation par rapport à la normale. Cependant il ne faut pas exagérer ce problème si on rénove seulement des surfaces limitées.

Lors de la valorisation du diagnostic, il est intéressant d'avoir ces questions en tête.

la rénovation : attention aux règles de bonne conduite

La rénovation de la prairie n'élimine pas les causes qui avaient conduit à sa dégrada­tion, mais elle permet de repartir sur une base saine.
Pour préserver ce nouvel acquis et rentabiliser l'investis­sement il est important que l'éleveur prenne conscience de la nécessité de raisonner l'entretien et l'exploita­tion de sa parcelle.

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