Conduite et exploitation du ray-grass anglais

La référence pour le pâturage

Le ray-grass anglais, particulièrement adapté au climat océanique et aux terres fraîches, offre un fourrage d’une excellente valeur alimentaire. C’est dans ces conditions qu’il est productif et qu’il dure le plus longtemps. Grâce à son puissant système racinaire et à ses très nombreuses talles au ras du sol, il supporte des chargements élevés d’animaux à l’hectare ce qui en fait une espèce particulièrement adaptée pour le pâturage. A moins d’un surpâturage extrême, le ray-grass anglais repart toujours après le passage des animaux.

Le pâturage par excellence !

Un pâturage précoce est possible

Au printemps, le ray-grass anglais peut être pâturé tôt dès que le stade « départ en végétation » est atteint. Selon les régions et les variétés, c’est entre la fin du mois de mars et le début du mois d’avril.
Le démarrage en végétation est initié sous deux conditions : lorsque le zéro de végétation de la plante est dépassé et lorsque la somme des températures, depuis le 1er janvier, a atteint un certain seuil qui est variable selon les espèces.

Températures nécessaires
pour atteindre le stade « départ en végétation »

Zéro de végétation Somme de températures
pour variétés précoces
Somme de températures
pour variétés tardives
4 à 7 °C 440 °C (17 mars*) 650 °C (10 avril*)

* Températures moyennes recueillies sur les 30 dernières années pour le Centre Ouest.

Outre le fait d’offrir du fourrage tôt en saison aux animaux, un pâturage rapide précoce, appelé aussi déprimage aura pour effet de multiplier le nombre de talles en favorisant l’accès à la lumière au pied des plantes.

Les cycles de 28 jours sont un bon compromis

D’une manière générale, il est préférable de faire pâturer tôt pour avoir de l’herbe de meilleure qualité. Il existe un moyen de repère simple : la botte ! Le stade idéal pour faire pâturer du ray-grass anglais est atteint quand l’herbe arrive à la cheville et recouvre la botte.

Quoi qu'il en soit, l’apparition des premiers épis indique qu’il faut retirer les animaux de la parcelle car l’appétence va diminuer ainsi que la valeur alimentaire. Les variétés caractérisées par une grande souplesse d’exploitation permettent donc de bénéficier de plus de temps pour organiser le calendrier de pâturage.

De plus, les tiges du ray-grass anglais durcissent assez lentement ce qui permet de maintenir un stock d’herbe sur pied à faire pâturer à un stade un peu plus avancé que le dactyle ou la fétuque élevée. Cependant, des cycles de pâturage de 28 jours sont un bon compromis pour allier rendement et qualité.

La fauche est possible avec
les variétés diploïdes.

La fauche est possible

Si les premiers épis apparaissent et que le pâturage n’est pas envisagé, c’est au stade «début épiaison» qu’il est fortement conseillé de faucher le ray-grass anglais pour l’ensiler ou faire du foin. Bien que sélectionné pour une utilisation en pâturage, le ray-grass anglais peut être fauché à condition de privilégier des variétés diploïdes moins riches en eau. Également, les variétés précoces ont généralement un port plus dressé qui les rendent plus faciles à faucher.

Les précautions estivales

Le ray-grass anglais ralentit sa croissance à partir de 20 °C et ne pousse pratiquement plus au-delà de 25 °C. Il ne meurt pas pour autant mais il entre en dormance estivale. Il préserve alors son énergie pour redémarrer lorsque les conditions sont plus favorables, dès que la fraicheur et l’humidité reviennent.

Dans ces conditions et pour faciliter le redémarrage de fin d’été, il est impératif d’éviter la surexploitation pour épargner les réserves de la plante qui sont stockées dans la base des tiges.

Les variétés les plus résistantes à la rouille permettent d’exploiter l’herbe plus longtemps au début de l’été et redémarrent plus rapidement au début de l'automne.

Même en automne, la qualité est au rendez-vous.

L’herbe d’automne est un atout
à valoriser

Une fois la période estivale passée, les plantes développent de nouvelles tiges et feuilles très appétentes et de très bonne valeur alimentaire. Le travail de sélection a véritablement amélioré les rendements pour cette période sur les variétés récentes, c’est d’autant plus de fourrage qu’il est possible de valoriser.

Avant l’hiver et les gelées qui vont abimer les feuilles, il est nécessaire de « nettoyer » la parcelle en réalisant un pâturage ou une fauche. Au printemps suivant, les plantes auront ainsi accès à la lumière et à la chaleur rapidement, ce qui favorisera le démarrage.

Le sursemis est envisageable

Le ray-grass anglais est une espèce qui se prête particulièrement bien à la technique du sursemis. La germination et l’installation sont rapides, ce qui en fait l’espèce à privilégier pour mettre en place cette technique de rénovation des pâtures abimées ou vieillissantes. Pour faire face à la flore en place, il est conseillé de conserver les doses classiques de semis.

Ce qu'il faut retenir
• Raisonner le choix des variétés en s’aidant de www.herbe-book.org

• Un pâturage précoce favorise le tallage et la productivité de la prairie.

• Privilégier les cycles de pâturage courts pour optimiser la qualité.

• Démarrer le pâturage lorsque l’herbe arrive à la cheville.

• La fauche est possible avec les variétés diploïdes.

• Éviter au maximum la surexploitation estivale.

• Nettoyer les prairies avant l’hiver avec un pâturage rapide ou une fauche.

Fiche de synthèse ray-grass anglais   

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