Choisir une variété de ray-grass hybride

Résultat du croisement des ray-grass anglais et d’Italie, les premières variétés de ray-grass hybride étaient très proches du parent italien. Elles présentaient les mêmes caractéristiques botaniques que cette espèce tout en étant plus pérennes. Le travail de sélection a permis peu à peu d’élargir la gamme en proposant de nouveaux types botaniques et plus de 40 variétés sont disponibles aujourd’hui.

Le type botanique sera le premier critère à prendre en compte pour choisir la variété mais d’autres sont tout aussi importants pour que la prairie soit adaptée au système fourrager.

Le type italien a un port très dressé.

En premier lieu, le type botanique

En fonction de la proximité génétique de l’un ou l’autre des parents, les variétés sont regroupées en trois types botaniques.

La remontaison

Elle correspond à l’aptitude des plantes à refaire des épis suite à une exploitation. Les plantes remontantes sont bien entendu à privilégier pour la fauche mais cette aptitude s’avère handicapante pour le pâturage car les épis rendent le fourrage inappétent et la qualité est sérieusement altérée.

Les types anglais sont bien entendu peu remontants et pour les types italiens, les notes qui caractérisent ce critère vont du simple au double. Tous types confondus, les notes de remontaison des ray-grass hybrides s’étendent de 2 à 8 sur une échelle notée de 1 à 9.

La ploïdie

Pour chaque type botanique de ray-grass hybride, il existe des variétés diploïdes et des variétés tétraploïdes. Les plantes tétraploïdes, avec un nombre de chromosomes doublé, sont constituées de cellules plus riches en eau. L’appétence de la plante est améliorée mais l’ensilage et le foin peuvent s’avérer plus délicat.

Les premières variétés tétraploïdes étaient plus résistantes aux maladies mais le travail de sélection a permis aux variétés diploïdes de combler le retard les rendant donc aujourd’hui aussi performantes.

Notation de la sensibilité à la rouille.

La résistance à la rouille

Ayant une forte incidence sur la qualité du fourrage et le redémarrage de la prairie après l’été, la rouille, maladie due à un champignon, n’a pas de solution curative pour être combattue. Le seul moyen de lutte pour l’éleveur est de choisir des plantes résistantes.

Ce point est important à vérifier avant de choisir une variété car utiliser des variétés sensibles engendre un manque à gagner tant sur les aspects productifs que qualitatifs.

La souplesse d’exploitation

La souplesse d’exploitation correspond à la période qui sépare les stades « départ en végétation » et « début épiaison ». Elle correspond à la période possible de pâturage au premier cycle de la plante. Plus une variété est souple d’exploitation, plus il sera possible de s’organiser pour exploiter un fourrage de qualité avant l’épiaison.

En fonction des variétés il existe des écarts de près de 20 jours. Si le pâturage au premier cycle est visé, ce critère sera important.

Le rendement annuel

Exprimé en tonne de matière sèche par hectare, il existe pour les variétés inscrites des écarts d’environ 2,5 tonnes. Non forcément liés à un type botanique, les écarts sont observés dans chaque catégorie.

Si la différence est peu significative entre les types italiens et les ray-grass d’Italie, il faut noter que la productivité annuelle des ray-grass hybrides de type anglais est supérieure d’environ 3 tonnes aux meilleures variétés de ray-grass anglais.

Garantir la qualité des semences auprès des utilisateurs
Pour être inscrites au catalogue français, les variétés de ray-grass hybride subissent des tests pendant une durée de 3 ans.
Le GEVES*, qui a pour mission de mettre en œuvre ces essais, implante des microparcelles sur lesquelles les variétés vont être comparées à des témoins officiels.
Le rendement, les dates de réalisation des stades et les aspects qualitatifs des plantes sont évalués dans les conditions des différentes régions d’utilisation. Pour être inscrites et donc commercialisées, les variétés doivent être au moins égales aux témoins. Cette évaluation nationale garantit une amélioration continue des variétés et une adaptation aux conditions pédoclimatiques françaises.
Les notes obtenues pour chacun des critères, servent ensuite au GEVES à élaborer les tableaux variétaux présentés sur le site de référence www.herbe-book.org.
Éleveurs et techniciens ont ainsi accès à ces informations pour les aider à choisir des variétés adaptées à chaque système fourrager. Rappelons également que les semences certifiées sont les seules à être autorisées à la vente. Le certificat officiel du SOC (Service Officiel de Certification) atteste que les semences répondent à des normes strictes de pureté et de germination.

* Groupe d'Etude et de contrôle des Variétés Et des Semences.

Bien choisir la variété pour un fourrage de qualité.


Ce qu'il faut retenir

• Raisonner le choix des variétés en s’aidant de www.herbe-book.org

• Choisir le type botanique en fonction des objectifs de production.

• Les variétés remontantes sont à éviter en pâturage mais à favoriser en fauche.

• Les variétés diploïdes sont plus adaptées à la fauche.

• Les variétés résistantes à la rouille améliorent la qualité et la productivité des prairies.

• Une grande souplesse d’exploitation facilite l’organisation du pâturage au premier cycle.

• Les écarts de rendement existent, il faut en tenir compte pour choisir la variété.

Fiche de synthèse ray-grass hybride   

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