Le trèfle incarnat

Apprécié depuis très longtemps dans l'ouest de la France pour l'alimentation des vaches laitières et des chevaux, le trèfle incarnat a été progressivement délaissé.

Depuis peu, il redevient au goût du jour.
Il permet en effet de produire un fourrage économique à cultiver (économie d'azote) et à utiliser (pâturage tôt en sortie d'hiver, à une période où on manque de fourrages verts). Son cycle de végétation particulier et sa facilité d'installation en font également une plante intéressante pour couvrir efficacement le sol l'hiver, afin d'éviter l'érosion et les pertes d'azote par lessivage.


Qu'est-ce que le trèfle incarnat ?

Le trèfle incarnat est une légumineuse (?) annuelle (?). Il se distingue des autres trèfles par ses tiges dressées, velues et surtout par des fleurs généralement rouges pourpres (et parfois blanches) groupées en capitules cylindriques caractéristiques.

Comme le trèfle violet, le trèfle incarnat présente une large gamme de précocité. Entre la floraison des variétés précoces (les plus courantes) et celle des variétés les plus tardives, un mois peut s'écouler dans les zones à hiver doux.

Surtout utilisé dans l'ouest de la France, des Pyrénées atlantiques à la Bretagne, le trèfle incarnat s'adapte à différents climats et sols. Au début du siècle, il était même cultivé en Beauce et jusqu'en Belgique. Il valorise bien les sols pauvres et aime les sols sains argilo siliceux et silico argileux à pH proche de la neutralité.

Le trèfle incarnat est essentiellement semé en été pour être ensuite pâturé ou ensilé tôt au printemps. Dans l'ouest, il est généralement récolté 1 mois avant le trèfle violet et 6 semaines avant la luzerne.

Le trèfle incarnat permet un pâturage précoce sans risques de météorisation.

Les avantages et les inconvénients du trèfle incarnat

- Le trèfle incarnat est un fourrage non météorisant que l'on peut faire pâturer dès la fin de l'hiver. Il permet ainsi de favoriser et de relancer la production laitière en sortie d'hiver, en fournissant aux animaux un fourrage de qualité à une époque où les fourrages verts sont encore rares.

- Le trèfle incarnat améliore la structure du sol. Son système radiculaire peu actif du semis à l'hiver le devient ensuite avant même le réveil de l'appareil végétatif aérien. Il colonise de façon exceptionnelle les 15 premiers centimètres du sol. Les racines peuvent descendre jusqu'à 40-60 cm de profondeur. De plus, ce couvert végétal stimule l'activité des vers de terre.

Ces caractéristiques font du trèfle incarnat un engrais vert intéressant d'autant plus que, comme toutes les légumineuses (?), il fixe l'azote de l'air et enrichit le sol. Il peut se conduire en culture dérobée entre 2 maïs par exemple, comme cela se pratique dans le Sud-Ouest. La dernière exploitation se fait alors en ensilage en mars/avril avant retournement.

- L'hiver, il est surtout sensible à une couverture de neige persistante et à l'action du gel et du dégel qui soulève la terre, déchausse la plante et la fait périr.

- Le trèfle incarnat s'ensile bien car il est riche en glucides solubles. Toutefois, il est conseillé de hacher finement et de soigner la fermeture du silo. L'apport d'un conservateur acide est une garantie supplémentaire de réussite. Cependant, le trèfle incarnat n'est pas toujours facile à préfaner car c'est un fourrage riche en eau que l'on exploite à une époque où 2 à 3 jours consécutifs de beau temps ne sont pas garantis,

- Pour les mêmes raisons, le foin de trèfle incarnat est difficile à réussir, d'autant plus qu'il doit être réalisé tôt avant la pleine floraison. Après ce stade, le trèfle incarnat durcit vite et sera moins bien valorisé par les animaux.

Conduit en culture dérobée, le trèfle incarnat peut être ensilé avant la mise en place d'une culture de printemps, comme ici, dans les Landes, entre 2 cultures de maïs-grain.


Fiche de synthèse trèfle incarnat   -    ^ Haut de page     Page suivante >